Courses de chevaux à Parkhurst
Les courses de chevaux sous harnais de Saint-Patrice-de-Beaurivage faisaient partie du rituel dominical, au milieu du 20e siècle, dans la région de Lotbinière. Plusieurs centaines de gens des alentours se rassemblaient à Parkhurst, au coin de la route Craig et du rang des Chutes, à proximité d’où eut lieu, des années durant, l’exposition agricole du sud du comté.
Grâce à l’efficace publicité de monsieur Edmond Therrien, les estrades croulaient sous une assistance nombreuse et enthousiaste, atteignant parfois le millier de spectateurs ! Monsieur Jean-Paul Demers, autrefois épicier du village de Saint-Patrice, se remémore le bon temps, quand son frère Léo-Gilles, âgé de 12 ans, était jockey : « Jeune garçon, je partais de Saint-Gilles pour venir assister aux courses; j’aimais ça comme un fou. Mon père conduisait le camion et, comme j’étais le treizième de famille, je devais embarquer avec mes frères dans la boîte du camion, avec les chevaux ».
Monsieur Louis Guay de Saint-Narcisse était le doyen des courses. Marie-Louis Breton, membre fondateur du Club Parkhurst, en 1945, et jockey de 1944 à 1949, souligne que lorsque « Louis Guay arrivait sur la piste avec son cheval Grandtown, l’annonceur Franck Burns les présentait toujours comme les plus âgés. “À eux deux, ils ont 100 ans !” disait-il ». Le cheval avait 20 ans et monsieur Louis Guay, 80 !
Les jockeys s’exerçaient toute la semaine avec leur selkey en vue de l’épreuve du dimanche. L’entraînement se faisait soit dans le rang Saint-Charles où les chevaux trottaient, soit sur la piste de course même, située sur la terre d’Alphonse Brown. Cette piste de terre battue avait un demi-mile de circonférence. La moyenne de temps pour la meilleure classe, la catégorie Free for all, était de deux minutes dix secondes. Les chevaux les moins rapides se trouvaient dans la classe A et la classe B.
La foule affluait à l’hippodrome après la messe; les dames portaient leur belle robe, les messieurs leur chapeau et les enfants leurs beaux habits. Il en coûtait 0,25 $ pour entrer sur le terrain. Chacun avait ses favoris et les paris allaient bon train, sauf pour les plus jeunes évidemment. On avait également prévu un pique-nique afin d’agrémenter la sortie. Il n’était pas rare qu’un petit boire égaye les spectateurs et anime les paris. L’ambiance était à fête et à la franche camaraderie quand, soudain, on entendait l’annonceur maison s’adresser à la foule. Irlandais d’origine, Frank Burns cassait son français avec un charmant accent typique des anglophones du secteur. Il n’hésitait pas à inclure quelques commentaires en anglais pour ses compatriotes.
« Mesdames et messieurs, ladies and gentlemen, ici Frank Burns qui vous souhaite la plus cordiale des bienvenues au club de courses Parkhurst. Et maintenant, pour cette première course de la catégorie Free for all, voici par ordre d’entrée sur la piste, le numéro 1 : Paramount Tood, conduit par monsieur Duclos de Saint-Bernard; le numéro 2 : Prince McKinney, conduit par Arthur Blais de Saint-Patrice; le numéro 3 : Picaniny, conduit par Marie-Louis Grenier de Saint-Patrice… »
Sous les encouragements frénétiques des spectateurs, les chevaux nerveux et les jockeys fébriles s’avançaient à la ligne de départ. Puis, au son de la cloche, la première course s’amorçait. À une vitesse épatante, les cavaliers et leur monture s’élançaient sur la piste. Deux tours complets étaient requis pour compléter la course d’une distance d’un mile. La foule, partisane, acclamait ses favoris. Plusieurs courraient à l’intérieur de la piste pour voir les coureurs le plus longtemps possible. Quelques spectateurs, sans doute de gros parieurs, hurlaient aux retardataires d’accélérer. La frénésie et l’excitation presque palpables, quel spectacle !
Bien sûr, l’annonceur Burns s’en donnait à cœur joie au micro. Pierre angulaire de l’événement, l’animateur coloré et endiablé vivait des moments de gloire aussi marquants que ceux des jockeys. En effet, il prenait son rôle très au sérieux, si bien que plusieurs personnes se souviennent encore de lui de nos jours.
Source : Capsule historique de Robert Taylor sur le site internet de Saint-Patrice-de-Beaurivage et Rachèle Grenier. Romancée par Véronik Desrochers.
Quel souvenir lointain ? En quelle année que ça terminée?
Bonjour Monsieur Bourgault,
Étant en mode télétravail, je ne peux consulter les monographies paroissiales pour chercher cette réponse.
Ça reste flou avec la mention du milieu du 20e siècle.
Toutefois, je vous invite à visiter ce site internet de la municipalité de Saint-Patrice-de-Beaurivage qui comporte des suppléments d’information, dont ces 2 extraits d’entrevues ( à noter que l’on parle d’une dame Bourgault dans le premier extrait).
https://www.youtube.com/watch?v=2u8OOnD-jCE#action=share
https://www.youtube.com/watch?v=i5G2mD13ENE#action=share
Si jamais vous obtenez plus amples informations, il me fera plaisir d’en prendre connaissance.
Cordialement,
Marie-France St-Laurent
marie-france.st-laurent@mrclotbiniere.org