Fiche
Municipalité : Notre-Dame-du-Sacré-Cœur-d'Issoudun
Toponyme : Plaine Nord, Route de la
Générique : Chemin
Le terme plaine possède au moins deux significations au Québec. Il désigne d’abord une surface assez étendue, peu accidentée, de faible dénivellation et, habituellement, de basse altitude. Évidemment, les cours d’eau pouvant s’y trouver se révèlent peu ou pas du tout encaissés. Par contre, la terre y est souvent riche, permettant la croissance d’une agriculture prospère et diversifiée. La plaine du Saint-Laurent, possédant les terres les plus fertiles du Québec, a ainsi vu s’implanter les premiers colons (XVIIe siècle). Aujourd’hui, la grande majorité de la population habite toujours ce territoire alimenté par le fleuve Saint-Laurent et ses tributaires. Jadis, et peut-être surtout en Europe, la plaine correspondait à la campagne vide de tout obstacle topographique, espace ouvert à la convoitise, aux guerres et aux exactions. Des écrivains romantiques en firent un endroit laid et monotone, symbole de l’éternel ennui. Plaine vient ici du latin plana et fut utilisé pour la première fois dans les textes français vers 1140. Ensuite, bien des Québécois employèrent plaine ou plaine rouge pour identifier l’érable rouge (Acer rubrum). Ce grand arbre – il peut atteindre jusqu’à 40 mètres de hauteur – appartient à la famille des acéracées et pousse un peu partout en sol québécois, notamment dans les terrains d’alluvion inondés au printemps. Deux autres variétés d’érables portent le nom de plaine. L’érable à épis (Acer spicatum), ou plaine bâtarde, se veut un arbuste ou un petit arbre dont la tête s’élève jusqu’à cinq mètres au-dessus du sol. Éminemment arbre de montagne, son aire de croissance s’avance loin au nord du Québec puisqu’on le retrouve dans la région de la Baie-James. L’érable argenté (Acer saccharinum), appelé aussi plaine blanche ou plaine de France, domine de ses 30 mètres les berges des rivières Richelieu et des Outaouais, ainsi que celles du fleuve Saint-Laurent jusqu’au lac Saint-Pierre. Au printemps, il produit une sève moins abondante que celle de l’érable à sucre (Acer saccharum), de laquelle est entre autres tirée un sucre pâle à la saveur exquise. On trouve le mot plaine(s) dans un bon nombre d’entités géographiques québécoises (cours d’eau, lacs, îles, voies de communication) : Ruisseau de la Plaine, Lac des Plaines, Île aux Plaines, Rue de la Plaine…