Fiche
Municipalité : Saint-Apollinaire
Toponyme : Pionniers, Rue des
Générique : Rue
Le mot « pionnier » identifie un individu s’avançant sur un territoire inconnu, inculte, le plus souvent inhabité, pour s’y établir et amorcer son défrichement ou son développement minier, forestier et industriel. L’histoire québécoise est riche de ces hommes, de ces femmes et de ces familles qui, pour diverses raisons (appauvrissement du sol, surpopulation, difficultés économiques, convictions idéologiques ou autres), laissèrent leur village natal et se lancèrent dans l’aventure de la colonisation de terres nouvelles, parfois inhospilalières, exigeant toujours courage et détermination. Les XIXe et XXe siècles virent ainsi l’arrivée de nombreux pionniers sur des territoires vierges, notamment en Gaspésie, sur les hauteurs de la Côte-du-Sud, au Saguenay–Lac-Saint-Jean et en Abitibi-Témiscamingue, éloignés alors des secteurs habités. La vie des pionniers, surtout dans les premières années de leur installation, était généralement caractérisée par l’isolement, les privations et la misère. Ils devaient tout faire – défricher puis semer, construire des maisons, des entreprises, fonder diverses structures ou institutions civiles et religieuses – et ce presque en même temps. Certains moururent à la tâche, d’autres renoncèrent devant l’énormité du travail à accomplir, les conditions pénibles de vie, mais les régions pionnières survécurent et, après une période plus ou moins longue, commencèrent relativement à prospérer. En témoignage reconnaissant face aux actes et à l’existence des pionniers, les Québécois nommèrent justement « Pionnier(ières) » bon nombre d’entités – voies de communication, cours d’eau et autres – réparties sur tout le territoire. Présent sous les formes « péonier » (XIIe siècle) et « pionier » (XIIIe siècle), « pionnier » désignait alors un fantassin, puis un terrassier. Au début du XIXe siècle, il acquit de l’anglais « pioneer » le sens d’initiateur, de celui qui prépare la voie aux autres (dans les travaux liés à la mine et au terrassement). En Amérique du Nord, on utilisa en 1817 « pioneer » pour qualifier celui qui s’installe sur de nouvelles terres afin de les défricher. La langue française attribua ce sens à « pionnier », l’élargissant toutefois – en 1828 – à la personne qui met en valeur des terres nouvelles, à celle qui lance une entreprise, à un bâtisseur.