Fiche
Municipalité : Lotbinière
Toponyme : Lotbinière
Générique : Municipalité
Cette municipalité riveraine du Saint-Laurent, du côté sud, blottie entre Leclercville et Sainte-Croix, à 18 km à l’est de Deschaillons-sur-Saint-Laurent, est née de la fusion de la municipalité de la paroisse de Saint-Louis-de-Lotbinière et de celle du village de Lotbinière, en 1978. Il s’agit ainsi d’un retour à une situation plus ancienne puisque la municipalité de village avait été formée en 1914, par détachement de la municipalité de paroisse, créée initialement en 1845. Son appellation, également retenue pour le bureau de poste ouvert en 1831, lui vient de celle de la seigneurie à laquelle elle appartenait, dont le premier concessionnaire a été René-Louis Chartier de Lotbinière (Paris, France, 1641 – Québec, 1709), qui l’a reçue de Jean Talon en 1672. Arrivé en Nouvelle-France en 1651, il entreprend une carrière militaire en 1666 et accède au poste de substitut du procureur général au Conseil souverain en 1670. De 1677 à 1703, il occupe la fonction de lieutenant général de la Prévôté de Québec. Tour à tour, il sera nommé premier conseiller du Conseil supérieur en 1703 et subdélégué de l’intendant Raudot en 1706. Son ancêtre, Clément Chartier, était propriétaire, dans le Bas-Maine, d’une terre achetée par ses ancêtres en 1456 et appelée Binière, nom qui fait penser à biner, binage, fréquents dans le vocabulaire agricole, ou à bine, dinde, terme dialectal berrichon. Il avait acheté dans le Dijonnais une autre terre dénommée « Bignière ». Or, il aurait ajouté l’élément « lot » à « Binière », ce mot suggérant la terre, le lot, terme qui véhicule le sens d’héritage, de patrimoine. On observe également une prononciation locale répandue [lottebinière], que certains justifient par le rapprochement avec le nom d’un poisson, la lotte. Les Lotbiniériens ont vu leurs ancêtres s’établir en ces lieux dès la fin du XVIIe siècle, avec la fondation de la paroisse de Saint-Louis-de-Lotbinière en 1692, érigée canoniquement en 1724. De nos jours, de nombreuses et impressionnantes vieilles maisons de bois et de pierre, l’église (fin du XVIIIe siècle), les moulins (1799 et 1816) rappellent nostalgiquement le passé. Il convient de souligner que les Joly de Lotbinière ont construit un manoir à la pointe Platon, sur des terrains achetés des Augustines hospitalières, dans la seigneurie voisine de Sainte-Croix. La plus grande gloire locale demeure le poète Pamphile Le May, né en 1837 et mort à la fin de la Première Guerre mondiale, dont le chef-d’œuvre, un recueil intitulé « Les Gouttelettes », a été publié en 1904. Le blason populaire, les Loups, répandu au Québec puisqu’il a été attribué également aux Batiscanais, aux Baie-Saint-Paulois, aux Champlainois, aux Montréalais… coiffe également les gens de Lotbinière. Ils le tiennent, semble-t-il, des habitants de la rive nord du Saint-Laurent.