L’écluse peut se définir comme une construction étanche, habituellement en maçonnerie, munie de portes mobiles et de vannes. Elle permet ainsi à un navire de passer d’un bief à un autre – espaces situés à des niveaux différents sur le parcours d’un canal. Sans l’aide technique que représente l’écluse, les échanges commerciaux par voie d’eau deviendraient plus difficiles, voire impossibles, puisque les fleuves et les rivières coulent sur des terres souvent marquées par d’importantes dénivellations. Au Québec, les écluses étaient jadis quasiment synonymes de barrages. Élevées à la décharge de lacs, elles servaient alors à constituer des réserves d’eau, utilisées lors des opérations de drave sur certaines rivières. La toponymie québécoise utilisa à plusieurs reprises le mot écluse pour dénommer des plans d’eau, des voies de communication, des lieux-dits et autres. Écluse – écrit escluse au XIe siècle, vient du bas latin esclusa (aqua) ou « (eau) séparé » (par un barrage), lui-même participe passé féminin du latin classique excludere, signifiant « séparer, fermer le passage ». Anciennement, au moins une expression québécoise contenait le mot écluse. Il s’agit de lâcher l’écluse, signifiant ne voulant – ne pouvant – plus se taire.