Sainte-Croix, le 20 décembre 2019 – Le département de la sécurité incendie de la MRC de Lotbinière profite de l’arrivée de la saison hivernale pour vous informer de la mise en place de plusieurs moyens, dans le but d’améliorer l’efficacité et la rapidité d’intervention lors des urgences hors du réseau routier.

 

Dans le cadre du Programme d’aide financière pour le soutien à l’organisation des intervenants d’urgence hors du réseau routier, le ministère de la Sécurité publique a accordé à la MRC une subvention de 205 000 $. Celle-ci aura permis d’offrir de la formation aux intervenants, de procéder à l’achat de nouveaux équipements et de mettre en place des panneaux de signalisation.

 

En effet, une centaine de points d’évacuation d’urgence (panneaux) ont été disposés sur le territoire, ceux-ci permettant aux citoyens d’être localisés rapidement s’il advenait une situation d’urgence. « On retrouve de nombreux sentiers de motoneige, quad, randonnée, ski et équitation en Lotbinière, des adeptes de chasse, pêche et sports récréatifs, en plus d’exploitations agricoles et acéricoles. Cela fait en sorte que des situations d’urgence sont susceptibles de se produire hors route. Ces améliorations assureront une meilleure protection aux citoyens et visiteurs » affirme M. Claude Bergeron, coordonnateur en sécurité incendie à la MRC de Lotbinière.

 

Une carte géographique représentant ces panneaux est disponible sur le site Internet de la MRC, ainsi que tous les renseignements utiles relatifs à cette annonce.

 

Rappelons que le programme, mis en place par le ministère de la Sécurité publique en 2017, vise à accroître la protection offerte aux citoyens dans les secteurs non accessibles par le réseau routier sur le territoire du Québec en améliorant le degré de préparation des organisations responsables des interventions d’urgence dans ces endroits.

 

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Source :

Karine Thomassin

Conseillère aux communications

418 926-3407, poste 242

karine.thomassin@mrclotbiniere.org

Information :

Claude Bergeron

Coordonnateur en sécurité incendie

418 926-3407, poste 205

claude.bergeron@mrclotbiniere.org

 

Sainte-Croix, le 19 décembre 2019 – La MRC de Lotbinière est heureuse de vous informer que TELUS et Xplornet ont tous deux déposé un projet pour Lotbinière, dans le cadre de l’appel à projets RÉGIONS BRANCHÉES. Celui-ci, doté d’une enveloppe de 100 M $, vise à combler l’écart qui défavorise les secteurs périurbains et communautés partiellement desservies actuellement par l’accès à Internet haute vitesse (IHV). Un sujet qui préoccupe d’ailleurs plusieurs citoyens.

 

Si l’un des projets était retenu, Lotbinière compterait de nombreux branchements IHV supplémentaires, la quasi-totalité des foyers serait alors desservie. « Nous sommes heureux de constater que deux entreprises souhaitent offrir un meilleur service Internet sur notre territoire. Bien sûr, nous suivons de très près l’évolution du dossier » s’est réjoui M. Normand Côté, préfet de la MRC de Lotbinière.

 

Rappelons que l’appel à projets RÉGIONS BRANCHÉES a été lancé par le ministère de l’Économie et de l’Innovation et qu’il vise, entre autres, à répondre aux besoins des citoyens et entreprises afin de créer les meilleures conditions possibles pour favoriser l’occupation dynamique du territoire ainsi que le développement économique et touristique.

 

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Source :

Karine Thomassin

Conseillère aux communications

418 926-3407, poste 242

Karine.thomassin@mrclotbiniere.org

Information :

Stéphane Bergeron

Directeur général

418 926-3407, poste 216

Stephane.bergeron@mrclotbiniere.org

Consultez fichier PDF de Vivre en Lotbinière, vos dernières informations citoyennes de votre MRC.

Bonne saison hivernale !

 

La Programmation intermunicipale des loisirs de l’hiver 2019-2020 est maintenant disponible en ligne. Les inscriptions sont en cours auprès des services de Loisirs du territoire.

Cet hiver…on bouge en Lotbinière!

Sainte-Croix, le 12 décembre 2019 – Des entrepreneurs touristiques et des élus municipaux étaient réunis au Domaine du Radar hier, lors de la Matinée touristique organisée par Tourisme Lotbinière. Diverses activités étaient au programme dans le but de dresser le bilan de la saison touristique 2019 et de mettre la table pour 2020.

 

La parole a d’abord été donnée à M. Richard St-Laurent du Domaine du Radar, qui a dressé un portrait des projets et nouveautés à venir au cours des prochains mois au sein de cet attrait qui gagne sans cesse en popularité. « Nous avons accueilli 65 000 visiteurs cette année et nous avons de grands projets d’expansion. Une nouvelle piste de luge ouverte à l’année, un spectacle multimédia, un relais/bistro à même le « bunker » ainsi qu’une terrasse sur le toit sont en préparation » a affirmé fièrement M. St-Laurent.

 

Mme Pascale Lemay, conseillère en développement touristique, a par la suite présenté le bilan de la saison estivale de même que l’ensemble des activités de promotion de l’année 2019. « On constate que la majeure partie de la clientèle touristique provient, dans l’ordre, de la Chaudière-Appalaches, la Capitale-Nationale et enfin la MRC de Lotbinière. Excursionnistes pour la plupart, ils visitent principalement nos attraits, festivals et campings» a relaté Mme Lemay. La promotion du territoire s’est principalement effectuée par le biais des réseaux sociaux et de la présence sur le terrain de deux intervenantes en accueil touristique. Cet été marquait d’ailleurs la 5e année du virage vers l’accueil mobile, dont on a souligné le succès.

 

Un représentant de Tourisme Chaudière-Appalaches, M. Louis Chamberland, était également sur place. Celui-ci a d’ailleurs insisté sur l’importance du maillage. « C’est vraiment primordial de vous référencer entre vous, d’avoir les dépliants touristiques des divers attraits et de pouvoir en parler ». Il a aussi invité les participants à se procurer le coffre à outils de l’association touristique régionale.

 

Rappelons que Tourisme Lotbinière est actuellement en période de recrutement des entreprises qui désirent s’afficher sur le site Internet de même que la carte touristique, l’outil de promotion le plus demandé par la clientèle touristique en Lotbinière. En grande nouveauté cette année, l’abonnement est tout à fait gratuit. Il est important de remplir le formulaire en ligne disponible sur le site de Tourisme Lotbinière.

 

M. Richard St-Laurent

 

 

 

 

 

 

 

 

M. Louis Chamberland

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Source :

Karine Thomassin

Conseillère aux communications

418 926-3407, poste 242

Karine.thomassin@mrclotbiniere.org

Pour information :

Pascale Lemay

Conseillère en développement touristique

418 926-3407, poste 207

Pascale.lemay@mrclotbiniere.org

Dans le cadre du plan d’action gouvernemental pour l’inclusion économique et la participation sociale 2017-2023, le GRAP de Lotbinière est à la recherche d’un chargé de projet pour travailler sur les priorités suivantes : l’hébergement, la sécurité alimentaire et le transport.

Cliquez ici pour consulter l’offre d’emploi

Sainte-Croix, le 10 décembre 2019 – Les Fleurons du Québec ont souligné, en novembre dernier, les efforts de verdissement des 109 municipalités classifiées durant l’été, portant le grand total des villes Fleurons à 351. Parmi les 19 municipalités nouvellement accueillies, deux sont issues de Lotbinière, soit Dosquet et Val-Alain.

 

En effet, cela porte maintenant à sept le nombre de municipalités de la MRC de Lotbinière répertoriées dans cet important programme de classification horticole, qui a de nombreuses retombées tant sur les plans social, économique, environnemental que touristique. Saint-Antoine-de-Tilly, Saint-Gilles et Sainte-Croix ont chacune quatre fleurons tandis que Dosquet, Saint-Agapit, Saint-Janvier-de-Joly de même que Val-Alain obtiennent trois fleurons.

 

Rappelons que Les Fleurons du Québec, nés en 2006, reconnaissent les efforts d’embellissement horticole durable des municipalités québécoises. La cote de classification horticole des fleurons, semblable aux étoiles pour les hôtels (1 à 5 fleurons), est valable pour trois ans et peut être affichée dans les entrées municipales.

 

 

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Source et information :

Karine Thomassin

Conseillère aux communications

418 926-3407, poste 242

Karine.thomassin@mrclotbiniere.org

 

Un sondage sur le transport collectif dans Lotbinière a été réalisé durant l’été 2019 et visait à dresser un portrait des réalités et enjeux auxquels font face les citoyens et visiteurs de Lotbinière. Au total, 995 personnes ont répondu à l’enquête sur les habitudes de déplacement dans la MRC de Lotbinière.

Selon les résultats du sondage, les mesures incitatives à prioriser pour favoriser l’utilisation des modes de transport collectifs sont l’augmentation de la fréquence de passage des trajets de l’Express Lotbinière, l’harmonisation des horaires de passage avec ceux des autres réseaux de transport ainsi que l’offre d’un tarif harmonisé avec le RTC et la STLévis.

Vous pouvez consulter le résumé du rapport de Mobili-T en cliquant ici ou l’ensemble des résultats de cette enquête sur les habitudes de déplacement dans la MRC de Lotbinière en cliquant ici.

 

C. E. BEAUDET & FILS INC., mieux connu sous le surnom de Chez Charles-Édouard, est cet immense et bon vieux magasin général au pied de la côte à Leclercville, où, six jours et demi sur sept, on trouve de tout sous un même toit : lait, chips, bière, patins à lame, plomberie, deux par quatre, pantoufles en Phentex, etc. De tout ! La réputation de ce commerce n’est plus à faire, tellement, qu’on dit dans tous les villages du canton : « Si tu trouves ça nulle part, va voir chez Charles-Édouard ! »

Par un beau dimanche où le commerçant venait de fermer pour aller dîner avec sa femme, il découvrit une intruse dans son entrepôt : une chauve-souris bien mal-en-point qui pleurait. Partout, on l’avait chassée. Michel Guimond l’accusait de faire peur à ses cochons, même chose du côté d’Alphonse Laliberté et de ses pur-sang Holstein, jusqu’au curé Tanguay qui disait qu’elle effrayait Sœur Marcelle !

La chauve-souris, déprimée, se trouvait bien laide. Elle confia au marchand qu’elle échangerait volontiers ses ailes aux allures de vieux parapluie déglingué contre celles, multicolores et magnifiques, d’un papillon. Le bonhomme, mis au défi, s’anima : « Si tu trouves ça nulle part, va voir chez Charles-Édouard ! » et dit à l’animal : « Bouge pas, m’en vas t’arranger ça ! » Après un petit tour dans son département « Jardinage », il revint avec les plus belles ailes de papillon qu’il avait pu trouver, à la grande joie de la chauve-souris. Celle-ci enleva ses propres ailes, puis enfila les nouvelles, à motifs colorés. C’était grandiose.

La petite bête s’envola et fit quelques tours entre les poutres et les solives du grand bâtiment. Elle était tellement excitée par ses nouvelles couleurs qu’elle ne regardait plus où elle allait, trop occupée à admirer ses ornements. Et bing ! Bang ! Penaude et couverte d’ecchymoses, elle revint vers l’homme : « Trop de couleurs me déconcentrent ! »

« Trop de couleurs ? » Le commerçant repartit, puis revint avec de belles ailes d’oie blanche, dénichées dans la section « Plein air, Chasse et Pêche ». « Si tu trouves ça nulle part, va voir chez Charles-Édouard ! », pouvait-on lire dans ses yeux étincelants de fierté.

Animé d’un nouvel espoir, le petit mammifère volant enfila les plumes toutes blanches, puis décolla pour refaire quelques tours au plafond de l’entrepôt. Cette fois, pas de couleurs pour la déconcentrer, sauf que, à sa grande surprise, la chauve-souris découvrit qu’elle était chatouilleuse. Et un coup d’aile par-ci, et un coup de plumes par-là, et « Hi ! Hi ! Hi ! » et « Ha ! Ha! Ha ! » et « Bing ! » et « Bang ! » Dépitée, elle revint avec encore plus d’ecchymoses. « Je suis trop chatouilleuse pour les ailes de plumes ! » Charles-Édouard commençait à trouver le défi compliqué…

– Des ailes transparentes de libellule, peut-être ? Non. Trop fragiles… Attends donc un peu, toi !

Le vieil homme repartit au fond de son magasin. On entendit des grincements, des « Cling ! » et des « Clang ! », puis le marchand revint, tirant de toutes ses forces une paire d’ailes… d’avion !

– En aluminium, légères, solides, résistantes, traitement anti-chatouillements et sans couleurs pour un maximum de concentration !

– Mais comment ? répliqua la chauve-souris, stupéfaite.

– J’ai des vis et des bolts en masse ! On va te fixer ça sur les omoplates.

– Noooon !

En voyant la chauve-souris effrayée par son plan, Charles-Édouard admit qu’il était à bout de ressources. Puis il eut un éclair de génie. Il se pencha, ramassa et tendit à la chauve-souris… ses propres ailes de chauve-souris : « Tiens, essaye donc celles-là ! » L’animal crut d’abord que l’homme se moquait d’elle. Il ajouta : « Et si tu t’aimais comme le bon Dieu t’a faite ? » Le petit mammifère réinstalla ses ailes, fit quelques tours au plafond pour constater avec bonheur que pour une chauve-souris, il n’y avait rien de mieux que des ailes de chauve-souris.

– Merci pour la leçon, Monsieur Charles-Édouard ! Mais… les gens vont continuer à avoir peur de moi.

– Eh bien moi, je n’ai pas peur de toi ! Si tu me promets de ne pas voler près de mes clients, de manger les mouches dans le magasin et l’entrepôt, et de ne pas faire tes besoins sur mes marchandises, tu peux rester ici. Je t’installerai une niche.

Ainsi naquit la légende de la chauve-souris apprivoisée par Charles-Édouard.

Cette histoire est une pure invention de celui qui vous la raconte. Je me trouvais ben smatte de l’avoir écrite, jusqu’au jour où l’actuel propriétaire de l’entreprise familiale, Jean Beaudet, fils de Charles-Édouard, me révéla qu’une colonie de chauves-souris vit dans le grenier de l’ancien magasin.

Comme quoi la réalité et la fiction font parfois trop bon ménage..

Une légende composée, écrite et racontée par Jacques Hébert, du rang du castor de Leclercville. © Tous droits réservés, 2016.
jacq_hebert@hotmail.com

Il y a très longtemps de cela se dressait une belle et grande forêt sans rivière dans l’ouest du comté. Sur les côtes de l’actuel Saint-Laurent, quelque part entre Leclercville et Lotbinière, dans un secteur qu’on appelle encore aujourd’hui le Bois des Hurons, vivait une tribu amérindienne sous la gouverne tranquille de Tchecktwé, un chef un brin autoritaire, au cœur juste et bon. Les membres de sa tribu ne manquaient de rien, car en plus de la proximité du grand fleuve, on bénéficiait d’un immense territoire de chasse s’étalant sur ce qui correspond de nos jours aux terres de Saint-Édouard-de-Lotbinière, Saint-Janvier-de-Joly et Val-Alain.

Le grand chef Tchecktwé était le père de Petite Mésange, douce, gentille et belle comme le jour. Brave, généreuse, appréciée de tous, on considérait la jeune femme comme une fée ou un ange. Orpheline de mère, Petite Mésange se disait fille de Mère Nature. Les animaux et les arbres étaient ses frères et sœurs. Elle appelait le Soleil « Grand-Père » et la Lune « Grand-Mère ». D’ailleurs, on l’apercevait souvent à la tombée de la nuit, en train de chanter pour sa grand-mère. Puis, elle dansait, et les mouches à feu et les ratons laveurs venaient se joindre à elle. Tout cela rendait Grand-Mère Lune très heureuse. Parfois, même le Grand Manitou, qui se couchait habituellement en même temps que le Soleil, et pour qui le sommeil était sacré, se laissait prendre à veiller tard et à admirer le spectacle.

Petite Mésange était fiancée à Gentil Renard, jeune homme de sa tribu, aussi apprécié qu’elle. Beau, brave et aimable, on admirait le bon chasseur et le bon danseur en lui. Les deux amoureux célébreraient bientôt leurs épousailles, au grand bonheur de tous.

La vie coulait paisiblement au pays de Tchecktwé, jusqu’à ce qu’au fil des jours, on se mit à découvrir des animaux morts de façon mystérieuse : une marmotte, une perdrix, un chevreuil, un castor périssaient, sans un indice de coups ou de blessures. Aucune trace de flèche ni de pare-chocs de charrette ! Les animaux gisaient, crispés, grimaçants; morts dans d’atroces souffrances.

Les gens du village voyaient cela comme un mauvais présage et commençaient à s’inquiéter. Le chef convoqua donc d’urgence une réunion du Conseil des Sages à laquelle assisterait Wômontigah, le shaman. Vilain et antipathique, il était craint plus que respecté. La seule qualité de cet homme-médecine résidait dans son savoir, car il connaissait les secrets des plantes et les paroles magiques qui guérissaient. Le chef Tchecktwé et lui se haïssaient ouvertement.
Au Conseil des Sages, notre cupide et opportuniste shaman tint ces propos : « Avec mes prières et mes incantations, et grâce aux mystères des plantes connus de moi seul, je protégerai la tribu contre cette malédiction qui plane, mais à condition que le Conseil m’obtienne le prix que j’exige : que Petite Mésange soit mon épouse ! »

La requête du shaman estomaqua les membres du Conseil des Sages, Tchecktwé en tête. Le Conseil s’opposa unanimement à la demande de Wômontigah : dans les lois de la tribu, il est dit que les femmes ont le droit de choisir ceux qu’elles veulent épouser. Petite Mésange s’était promise à Gentil Renard et le resterait.

« Bande de naïfs ! ricana le shaman, le regard méchant. Depuis des semaines, ces bêtes que vous retrouvez mortes, c’est moi qui les ai empoisonnées ! Et c’est le sort qui guette chacun d’entre vous et vos proches si vous refusez de vous soumettre à ma volonté ! »

Deuxième onde de choc. Cette fois, la peur divisait vivement les opinions. Certains refusaient un tel chantage, alors que d’autres osaient marmotter sans conviction : « Petite Mésange ne manquerait de rien, Wômontigah est riche ! » Ou encore « Son tipi a une belle vue sur le fleuve. » Le chef n’en croyait pas ses oreilles. Outré, exaspéré, il lança alors un ultime appel au gros bon sens, mais en vain, car les Sages restaient divisés. Au grand plaisir de Wômontigah, la menace faisait son œuvre. Écœuré, Tchecktwé rentra chez lui.

« Petite Mésange, dit-il à sa fille, cette bande de lâches veut te forcer à épouser l’ignoble shaman ! Prépare un petit bagage et va quérir ton fiancé. Nous quittons le village sur-le-champ. Venez me rejoindre sous le grand chêne à l’heure où la Lune le survolera. Et surtout, soyez discrets ! »

La jeune femme obéit, et à l’heure dite, les fiancés furent au rendez-vous. Visiblement ébranlé, amer et déçu, le chef les regarda affectueusement. « Quittons cette tribu devenue inhospitalière. Partons dans nos terres de chasse, trouver un coin pour y bâtir une vie nouvelle. Mais avant tout, laissez-moi célébrer votre union. La Lune et le grand chêne seront vos témoins. »

Les nouveaux mariés terminaient l’échange de leurs vœux d’amour éternel quand retentirent des hurlements de rage : « Vous ne vous en tirerez pas aussi facilement ! »

Wômontigah était accompagné d’une meute de loups sauvages et sanguinaires, qu’il avait envoûtés et placés sous son emprise. « Allez, mes frères les loups ! Débarrassez-moi des deux hommes, mais ne touchez pas à la petite. Je la veux intacte et belle. A-houuuuuuu ! »

Le brave Tchecktwé se tourna vers son nouveau gendre. « Gentil Renard, veille sur ma fille. Courez ! Fuyez ! Je m’occupe de vous couvrir ! »

Les amoureux coururent et coururent pendant que Tchecktwé plantait son couteau dans l’abdomen d’un monstre, puis dans la nuque d’un autre. Une troisième bête se dardait sur le mollet du chef, puis une quatrième sur son flanc. Bientôt, l’homme serait dépassé par le nombre. Et, toujours, le shaman hurlait aux bêtes pour exciter leur haine.

Il y eut un silence, puis le cœur de Petite Mésange, qui battait à tout rompre, s’arrêta quand elle entendit le rire mauvais du shaman retentir dans la forêt, accompagné des hurlements lugubres des loups, qui célébraient la fin du dernier combat du chef. Elle sentit un sanglot monter, mais son amoureux lui cria : « N’arrête surtout pas de courir ! »

Exhortés par Wômontigah, les loups prirent en chasse les jeunes époux. Sentant la meute des prédateurs se rapprocher, envahie par le désespoir, Petite Mésange leva la tête au ciel et implora : « Ô Grand-Mère Lune, toi qui éclaires la nuit, toi qui influences les marées du Grand Fleuve, l’esprit des hommes et celui des loups, viens à notre secours, je t’en conjure ! »

La Lune, dans tous ses états, émue par la prière de la jeune fille, se tourna vers la Grande Ourse. « Il n’est pas dans nos habitudes d’interférer dans les affaires des humains, Grande Ourse, mais crois-tu pouvoir tirer notre Petite Mésange et son époux des griffes de ces loups ? »

Perplexe, la Grande Ourse répondit : « Tu sais qu’il y aura un prix à payer si j’y vais, Grand-Mère Lune. Je devrai les ramener ici avec moi. Ils auront la vie éternelle, certes, mais ils ne pourront plus retourner sur terre. »
« Je sais, répondit l’astre lunaire. Mieux vaut cela que finir dans l’estomac de ces loups enragés ! »

La Grande Ourse se cambra, gémit en étirant ses muscles ankylosés par les milliers d’années passées à tenir la pose au firmament. Elle prit son élan, puis sauta sur terre, et atterrit avec fracas aux côtés des jeunes amants, maintenant encerclés par les loups. Immense, les crocs sortis, elle adressa un grognement intimidant à la meute, puis elle se tourna, rassurante, vers Petite Mésange et Gentil Renard.

« Grand-Mère Lune m’envoie vous sortir d’ici ! Grimpez sur mon dos et je vous emmènerai. Vous serez à l’abri de ces loups et vous aurez la vie éternelle. »

Les amoureux échangèrent un regard intense. « Un brave devrait mourir en affrontant le danger plutôt que de fuir, dit Gentil Renard, mais je refuse de t’imaginer, ma douce épouse, tombant aux mains de ce traître de shaman… »
« Oui, partons avec Grande Ourse, répondit la jeune femme. Ainsi, nous serons ensemble pour l’éternité. »

Main dans la main, les jeunes époux grimpèrent sur le dos de l’ourse gigantesque. Celle-ci grogna une dernière fois en direction des loups, puis s’élança, emportant avec elle la jeune femme et son époux, sous les rugissements de dépit et de colère de Wômontigah.

C’est alors que retentit un coup de tonnerre épouvantable : le Grand Manitou, mécontent d’être dérangé dans son sommeil, se leva et, dans sa colère, brandit son énorme tomahawk. Puis, dans un accès de fureur, il frappa le sol si violemment qu’il fendit le pays en deux. Le coup titanesque créa un séisme tel qu’on n’en avait jamais connu. La terre en fut tellement secouée, qu’en tentant de fuir, les loups et Wômontigah déboulèrent et furent aspirés dans l’immense crevasse dessinée par le choc. Ils disparurent à tout jamais, et le Grand Manitou retourna se coucher.

Dans la crainte de nouvelles représailles de leur dieu courroucé, les membres de la tribu de feu Tchecktwé, réveillés par toute cette agitation, retournèrent au lit sans demander leur reste. Seules la Lune et la Grande Ourse, qui comptait deux nouvelles étoiles, veillaient encore.

Grand-Mère Lune, le cœur gros devant un tel gâchis, contemplait sa belle forêt. Celle-ci était dorénavant, et à jamais, défigurée sur des dizaines de kilomètres par l’immense crevasse de roche et de terre qui, du fleuve, s’étendait jusque de l’autre côté de ce qui allait devenir Val-Alain.

Elle posa son regard une dernière fois sur la dépouille du chef, étendue sous le grand chêne. Puis, n’y tenant plus, elle éclata en sanglots et pleura, pleura et pleura pendant tout ce qui restait de cette trop longue nuit.

Au matin, le merle chanta. Les habitants du Bois des Hurons, en deuil, sortirent du lit sans grande hâte. À leur grand étonnement, ils constatèrent que les larmes versées par la Lune avaient cicatrisé le sol et rempli la crevasse. Ainsi, en lieu et place de la grosse fêlure hideuse laissée par le tomahawk du Grand Manitou, coulait en ce matin tout neuf la plus belle des rivières. À la fin de cette nuit funeste, les larmes abondantes de l’astre lunaire avaient lavé le corps inerte du brave chef amérindien, puis l’avaient délicatement entraîné vers les eaux du Grand Fleuve où il partit, l’âme en paix, rejoindre ses ancêtres sous l’œil ému d’une étoile nommée Petite Mésange.

De la tristesse de Grand-Mère Lune était née la rivière Du Chêne, qu’on nomma en l’honneur des fiancés que le chef Tchecktwé avait unis sous ce grand arbre, avant d’y périr lui-même en tentant de les protéger de la convoitise et de la folie.

Une légende composée, écrite et racontée par Jacques Hébert, du rang du castor de Leclercville.

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